
Château de Versailles /// 2018-2021
Installation monumentale
toiles imprimées /volumes polystyrène

Grandement humain
Transposer du questionnement à grande échelle, n’est ce pas se rendre responsable d’une projection personnelle à l’usage d’un ressenti collectif ? Accompagner la fonction architecturale par des signifiants d’un autre registre, n’est ce pas participer à la relation particulière d’un moi profond à un univers usuel ? Loin des espaces dédiés à l’art (galeries, musées) où tableaux, sculptures, installations restent à l’échelle humaine, l’art monumental possède la particularité d’occuper tout notre champ de vision. Il en devient englobant. Prendre du recul amène à redessiner les perspectives des rues et des bâtiments. Ici, c’est l’interaction avec le contexte qui fait œuvre.
Celle-ci entretient un rapport particulier avec le crédible, elle se tient au seuil du possible. Travailler en très-grand-format, c’est sortir du cadre référent de l’objet d’art mais c’est aussi s’emparer d’un espace dédié à l’architecture et en faire un nouvel objet sensible, porteur d’émotions.
La publicité grand format trace en nous des sillons de sens pauvres qui se développent de manière quasi réflex. Il semble intéressant, à l’inverse, d’utiliser les mêmes canaux de perception à des fins plus dignes. Ce détournement est nécessairement à la mesure du format employé.
Travailler à cette échelle n’est justifiable que dans la recherche du «grandement humain «. Ces toiles deviennent un nouveau support artistique, porteuses d’une mise en danger partagée, aptes à expérimenter les liens invisibles du collectif.
Pierre Delavie


Deux SDF ont trouvé refuge dans les fastes de la royauté républicaine.
Avant d'en être chassés par les marchands du Temple.

